La première chose à faire, quand les rayons du soleil s'insinuant entre le chaume nous réveillent, c'est de préparer le mate, cette infusion qui est la boisson nationale de tout le Rio de la Plata.
Dans la montagne, ce n'est pas aussi facile que dans la plaine. Guidé par Victor, le filleul de don Alberto, je suis sorti dès que la lumière du jour permettait de marcher sans se casser la figure. A quelques centaines de mètres du puesto, coule le torrent que nous avons suivi en voiture la veille.
Pendant que le petit garçon ramassait du bois mort pour le feu le long des berges, j'ai pris mon temps pour remplir un bidon d'eau.
Le torrent où je suis allé prélever l'eau pour le maté.
« Tu peux y aller, m'a dit don Alberto, l'eau des montagnes est pure comme de l'eau de source. Tant qu'elle coule en liberté, tu peux la boire. Evite seulement l'eau des mares. »
C'est une émotion toute nouvelle pour moi que de boire une eau libre, sans craindre comme dans la plaine, la pollution et les contaminations de toutes sortes.
A notre retour nous sommes chargés comme des mules. Je porte le lourd bidon d'eau tandis que Victor ramène une énorme brassée de petit bois pour le feu.
Les Argentins disposent d'une grande variété de matés différents. les plus populaires dans la montagne sont les matés parfumés aux herbes des sierra. En réalité, la plupart des familles se confectionnent leur propre mélange en ajoutant à une herbe standard les plantes qu'ils vont recueillir dans la montagne.